« Sans conséquence » de Richard Louis
Dernière mise à jour : 23 mars 2020

À l’instigation de son amie d’enfance Sacha, un avocat, Pierre, troque la robe noire pour le clavier d’un ordinateur. Ils écrivent à quatre mains des romans policiers à succès. Par ailleurs, tout va bien pour eux dans leur vie privée, chacun de son côté est heureux en amour. Jusqu’au jour où Sasha demande à Pierre de lui rendre un service… Un service qui devra demeurer un secret.
Au travers de cette histoire, joliment écrite, où la narration se fait à la première personne du singulier, mais pouvait-il en être autrement ? c’est toute la question du choix qui est posée. Faut-il penser comme Sartre que nous avons « le choix de nos choix en tant que créature libre et responsable » ? Ou se rallier à l’opinion de Freud pour qui notre moi croit être libre de choisir mais, en fait, il est toujours sans le savoir contraint soit par le surmoi (les interdits) ou par le ça (les désirs refoulés). C’est là l’idée même du « Destin » chez les Grecs anciens. Entre ces deux concepts diamétralement opposés, il reste de la place et l’auteur s’y engouffre pour notre plus grand plaisir.
Au-delà de la portée philosophique du récit, on partage, avec plaisir et effroi, les différents stades par lesquels passe le héros. On appréhende la dialectique sérielle qui découle de son choix qui n’en est pas tout à fait un d’ailleurs. On suit les divers mensonges, à soi-même d’abord, à l’entourage ensuite, auxquels Pierre se condamne. Qu’aurions-nous fait à sa place ? Dès lors, on n’a qu’une hâte, connaître le dénouement. Et l’on n’est pas déçu.
Richard Louis est l’auteur de romans policiers, la série des MAC, pour Michel-Arthur Chevalier, chef des cuisines de Matignon et membre d’une brigade d’intervention confidentielle sous les ordres directs du Premier ministre. Sans conséquence est sa première incursion dans la littérature blanche. Une belle réussite pour ce coup d’essai.
Éditions du Loir