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"Microfictions 2018" de Régis Jauffret

Dernière mise à jour : 28 janv. 2019


Régis Jauffret récidive. Microfictions date de 2007 ; et en 2018 sort un nouvel opus daté cette fois : Microfictions 2018.

Cinq cents histoires de famille décomposées, recomposées, désespérées, relatées avec un humour grinçant, féroce, cauchemardesque qui fait souffrir le lecteur ou le fait jubiler pour peu qu'il soit un tant soit peu masochiste. En ce qui me concerne, je suis passée par tous les états...

Sur la forme, les micro récits d'une longueur égale, (1 page 1/2) sont écrits au scalpel, à la virgule étudiée, au tiret dévié de sa fonction de dialogue, avec des mots justes et bien sentis. Les histoires sont titrées et présentées dans l'ordre alphabétique du titre. Le narrateur écrit à la première personne ; il est homme, femme, vieillard, enfant, patron, pute, employé.e et j'en passe, rarement animal ou objet.

Sur le fond, les narrateurs de ces micros-récits, parfois des petits bijoux de nouvelles littéraires, croquent des vies bancales et composent une immense saga familiale, avec des portraits de monstre comme ils composeraient une galerie macabre où le lecteur viendrait chercher un modèle, une idée pour pimenter sa vie... enfin, peut-être.

L'outrance, l'énormité du propos, à la fois rabelaisien ou relevant de l'univers de Tim Burton, ou de celui du cinéma italien des années soixante dix ("Affreux sales et méchants" d'Ettore Scola), se banalise au fil des pages et quand soudain, une petite envolée lyrique, agréable, s'immisce entre les lignes, on a du mal à y croire. La banalité de la monstruosité : c'est peut-être ce qu'il faut retenir de ce livre.


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