top of page

"La vie buissonnière" de Joël Vernet

Dernière mise à jour : 26 janv. 2019


Cette fois, mon ami Joël Vernet, l’infatigable voyageur au long cours, amoureux de l’Affrique et du Moyen-Orient où il a vécu plusieurs années, ose une promenade au fond de son jardin. Et c’est une belle découverte poétique que l’ami Jean-Gilles Badaire illustre à merveille.


Le plus simple est de commencer par le début : « Ce matin, j’ai accompli un long voyage : je suis allé au fond du jardin et j’ai revu le fleuve, les berges du fleuve, les arbres immenses, cet éclat soudain du rivage qui a surgi comme une image ancienne sortie d’un vieux tiroir, oubliée depuis des lustres, jaunie, flétrie mais toujours séduisante, de cette beauté d’un autre temps, légèrement surannée. Ont grondé aussitôt dans le silence de ce jardin, le brouhaha de la petite foule qui s’échine là-bas depuis des siècles, l’écume des eaux plissées, celle des linges que l’on lave à grand renfort de rires et de cris. Dire cette foule lasse, enthousiaste, défaite, ses ardeurs, dire mon entêtement pendant des années cheminer à travers cela, porté par le désir, l’insouciance, le pur hasard, et puisant là le meilleur de ce qui pouvait m’advenir. La fatigue et la ferveur, tout cela entremêlé, indissociable. Les routes buissonnières sont d’un enseignement inestimable. »


Quarante pages plus loin, il demeure sur le seuil de son jardin dans la lumière du soir, empli de sensations apaisantes, comme nous, en lisant ces lignes d’une poésie lyrique sublime et simple à la fois.


Fata Morgana


#Vernet

26 vues
bottom of page