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"Frères sorcières" d'Antoine Volodine

Dernière mise à jour : 27 janv. 2019

Ce que dit l’éditeur : « Trois voix puissantes, toutes liées au théâtre, à la féminité, au chamanisme et à la mort. Dans un pays de montagnes et de désert, une petite troupe itinérante est attaquée par des bandits. Bien vite, l’unique survivante est entraînée dans la vie criminelle et sauvage de ses ravisseurs. Esclave sexuelle d’un chef, elle reste obsédée par un cantopéra composé de vociférations magiques qui s’adressent à toutes les petites sœurs du malheur et qui les guident vers l’apaisement, vers l’art de mourir ou vers d’autres mondes. La deuxième voix reprend intégralement le texte de la pièce étrange qui habite la comédienne. La troisième voix répond aux deux autres. Elle raconte en une seule longue phrase sorcière le parcours sans fin, de renaissance en renaissance, d’un être sans genre, tantôt masculin, tantôt féminin, qui erre dans l’espace noir. »


Ce que dit Eliane Schubert, interrogée par on ne sait qui flic ou juge, de la compagnie théâtrale de la Grande Nichée avec laquelle elle errait de villages en petites villes, de l’attaque par des bandits et de sa captivité d’esclave sexuelle. Des souvenirs vociférations d’un cantopéra que sa mère et sa grand-mère proféraient. C’est la première partie. Un monde à la Volodine, à la dérive, froid, glauque, déchiqueté et sans repères. Un monde d’après. Peuplé de femmes-fantômes et de chamanisme...


Ce que j’en dis : aussi envoûtant que cruel, le monde de Volodine est tragiquement proche du nôtre. Les identités y sont disloquées « Les identités n’ont aucune importance / C’est vous qui le dites ». Mais les mots ont tout pouvoir. Et c’est flagrant dans la dernière partie « dura nox, sed nox », une phrase de 120 pages d’un narrateur (tantôt homme tantôt femme) qui clôt ce récit dans le droit-fil du post-exotisme inventé par un auteur qui demeure inclassable.

Pour moi, un excellent cru de la rentrée littéraire de janvier.

















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