"En marche" de Benoit Duteutre
Dernière mise à jour : 26 janv. 2019

Ça commence comme une ode à Macron et ça nous emmène dans un cauchemar totalitaire. C'est très tendance ces délires des dictatures molles sous couvert de démocraties où il faut juste forcer la main au peuple pour son plus grand bien. Dans "En marche" on a tout de suite un sentiment de malaise et d'injustice devant ces deux paysans confrontés au fonctionnaire psychorigide qui leur assène sa vérité "Vos vaches polluent ". Le pire est à venir quand on leur propose un contrat obligatoire pour devenir ferme modèle. Il y adu Kafka mais quand on découvre comment on en est arrivé là c'est comme si on entrait avec Thomas dans la République en marche à la conquête du pouvoir. On y trouve même des bus Macron, puis on suit une sorte de tintin reporter en Transnitrie alias Rugenie. Ce Candide est d'un positivisme hilarant quand il se dit au milieu des bicyclettes utilitaires à assistance électrique que "le muscle est l'avenir de l'homme ".Mais avec un chômage très élevé, une Université inutile et la concurrence sauvage on découvre la société totalitaire à la Orwell qui pretend oeuvrer pour le bien de l'humanité .
C'est alors qu'apparaît le grain de sable avec la rebelle Mélanie esprit critique quand le Président invoque la menace étrangère pour faire oublier la crise sociale. C'est l'utopie brisée ,celle de notre époque explique notre handicapé prisonnière dans la ville modèle, c'est la fin du rêve du Président qui agite aussi la menace populiste ultra nationaliste. Quand on n'a pas de solution il faut détourner l'attention .
La déréglementation de l'économie à eu raison du meilleur des mondes possibles. La loi du marché a transformé la ville en vitrine et la campagne en décor . Il ne faut jamais passer derrière au risque de perdre ses dernières illusions .
Yves Izard